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JNR NOUVELLES INFOS
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  • Je mets ce blog sur la toile pour diffuser mes écrits en souhaitant que d'autres s'y intéressent et me le fassent savoir sans toutefois aller jusqu'à les recopier parce que alors je deviendrai méchant....
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3 novembre 2005

A tire d'ailes

Chapitre 1. Samedi 15 aout 2005. 7 heures.
le vol de Shanghai à Schiphol d'Air France KLM arrivait à sa fin. L'écran vert et bleu montrait les petits points jaunes qui grossissaient au fr et à mesure de l'approche. Les noms des villes européennes apparaissaient et la flèche pointait peu à peu vers la Hollande. Depuis une heure le couloir de l'Airbus avait été allumé. La distribution du petit-déjeuner avait commencé. La section "Business" était,elle, encore dans la pénombre. Les deux grandes hôtesses blondes étaient penchées du même côté droit vers l'avant dernière rangée. Elles avaient un masque sur le visage. Et par instant les voisins des deux sièges sur lesquels elles étaient penchées pouvaient voir qu'elles portaient des gants. Il était presque impossible de comprendre ce qu'elles chuchotaient. Un officier approchait, sûr de lui et légèrement poseur dans sa chemise bleu- clair à épaulettes et casquettes posée en arrière du front. D'un geste qui pouvait passer pour celui d'une vieille connaissance il posa une main caressante sur l'épaule d'une des hôtesses. Surprise, elle se retourna d'un coup. Il recula et avec un soubresaut de l'avion il buta lourdement sur le siège derrière lui. Il réveilla le passager qui jura en chinois. Voyant l'officier il se tut. Ce dernier ne put que se tourner vers lui pour s'excuser.
- Pardonnez moi, Monsieur. Je vous ai bousculé et je souhaite ne pas vous avoir fait trop mal ?
C'était dit en anglais sans accent et avec gravité. L'officier détailla le Chinois dans la pénombre.
Il paraissait jeune, avec des cheveux en brosse, toutefois à y regarder plus précisement il devait bien avoir atteint cinquante ans. Avec ces gens là c'est toujours difficile de donner un âge pensa t il.
Le Chinois se redressa. Son visage mieux éclairé était carré, large en bas était coupé par deux lèvres très fines surmontées de ce qu'on pouvait appeler une moustache. Il venait de mettre sur les nez ces lunettes carrées que les Chinois du Parti Communiste affectionnent. L'officier n'avait pas eu le temps de voir un regard perçant où les yeux noirs vrillaient son vis à vis.
- Je vous excuse, Monsieur l'Officier. Que se passe t il ? Est ce que mes voisins français ont une affection quelconque ?
Du doigt, il montrait les deux hôtesses toujours penchées sur les sièges de l'autre côté du passage.
- Nous ne savons pas ce qu'ils ont. De plus leur anglais est trop pauvre pour pouvoir ccomprendre de quoi ils souffrent.
- Si vous le voulez, je peux vous aider. Je parle français très correctement. Je travaille dans une société franco-chinoise.
- Bien sûr, cela nous aiderait. Toutefois... Il hésita.
- Oui ?
- Il est possible que cela soit contagieux et...
- Ne vous inquiétez pas. Avez vous un masque, des gants et une veste que vous pourrez nettoyer dans le cas où ils ... vous me comprenez ?
- Bien sûr, bien sûr...
L'officier avait pourtant l'habitude de situations difficiles de cet ordre. Sa réaction, soit par fatigue, soit parce que l'ascendant du Chinois sur lui était fort, se fit obéissante. ce passager lui commandait ce qu'il devait faire.
D'un autre côté, se dit il en envoyant un des hôtesses chercher ce que le Chinois lui avait demandé, cela était du pur bon sens pratique. Elle revint rapidement.
- Voilà Monsieur, cette veste est celle de l'officier de quart. Il est plus grand que vous.
Le Chinois se leva, prit la veste, l'enfila comme une blouse d'opération, mit le masque et les gants. Il s'approcha des sièges où étaient les deux Français.
- Messieurs, je suis M. Chun QUIN, je travaille pour une société franco-chinoise. Je vais momentanément d'ici l'atterissage servir d'interprète à ces personnes de l'équipage. Ils ne comprennent pas bien ce qui vous arrive.
D'une voix àpeine audible, entrecoupée de sifflements dûs à une respiration difficile, l'homme le plus proche lui parla.
- Nous pensons que nous avons été atteints par la grippe aviaire. Nous étions dans le sud de la Chine à la frontière vietnamienne pour régler ce problème avec des éleveurs. Nous avons tous les symptômes habituels. Plutôt que ....
Il se reposa pour reprendre sa respiration.
- Plutôt que de se poser à Amsterdam, nous demandions aux hôtesses que l'avion se pose à Lyon. Nous venons d'une entreprise de la région. C'est là que se trouve le centre de traitement des maladies tropicales. Là ils sauront nous traiter rapidement. Il faut faire vite s'il vous plaït.
La fin de la phrase s'éteignit dans une plainte.
- Plus nous passons de temps ici dans cette atmosphère confinée et plus la chance , la malchance augmente de vous infecter.
Le Chinois, le visage sans émotions, se retourna vers l'officier et lui transmit en hollandais qu'il arrivait à parler et pour ne pas affoler d'autres personnes autour le contenu des paroles du Français.
L'officier hollandais, tout à la surprise de ce que ce Chinois providentiel lui annonçait, ne se rendit pas compte qu'il l'entendait dans sa langue. Le Français lui l'avait remarqué. Il tira la veste du Chinois.
- Qui êtes vous Monsieur QUIN ?
Le Chinois ne répondit pas aussitôt. Il attendait que son message fasse son chemin dans l'esprit des deux hôtesses et dans celui de l'officier poseur. Celui ci partit en courant vers la cabine de pilotage. Les deux femmes, elles ne savaient plus que faire. Elle se tenaient toutes deux dans le passage sans bouger en regardant avec effroi les deux passagers qu'elles avaient cotoyés pendant tant de temps.
A nouveau la voix du Français parvint comme un chuchotement
- Qui êtes vous Monsieur QUIN ?
Lentement celui-ci se pencha vers son interlocuteur. D'une main il lui tendit une petite carte en plastique. Seul le Français put voir cette carte. Les caractères chinois ne provoquèrent aucune réaction chez lui. Quand les initiales en lettres romaines lui apparurent clairement il écarta les yeux. Il hocha la tête lentement. Puis il se tourna vers son compagnon à droite. Celui-ci respirait encore plus difficilement. Avec la faible lumière du jour qui montait peu à peu  à travers le hublot, les goutelettes de sueur qui coulaient sur son front étaient bien visibles. Le Français se tourna à nouveau vers le Chinois.
- Monsieur QUIN si vous êtes bien la personne que je pense, alors faites que le nécessaire soit fait s'il vous plaît. Vous, vous savez...
Il s'appuya à fond contre son dossier et toussa faiblement. Monsieur QUIN, prit deux coussins sur son siège et les disposa derrière la tête du malade. Il baissa les deux sièges autant que possible. Puis il s'assit sur le rebord de son siège. Il attendait que l'officier revienne avec des nouvelles et en attendant semblait réfléchir.
La voix du commandant se fit entendre dans les haut parleurs. Elle était vacillante et trahissait l'inquiétude, comme disent les journalistes quand ils rapportent leurs impressions, pensa Monsieur QUIN.
- Mesdames, messieurs, ici le commandant qui vous parle. Suite à un cas d'urgence à bord, nous avons l'accord des autorités aériennes françaises pour nous poser d'urgence à l'aéroprt de Luon Saint Exupéry.
ce contretemps prendra le moins de temps possible et nous permettra d'arriver à Schiphol avec moins de 10 minutes de retard. Les passagers en correspondance seront attendus. Je souhaite que vous compreniez que c'est un cas d'urgence.... sanitaire quinous met dans cette situation. Je vous présente mes excuses. Une fois que le petit déjeuner sera servi, les hôtesses passeront dans les rangées pour relever le nom de ceux d'entre vous qui ont une correspondance depuis Schiphol. Bon déjeuner et bonne fin de voyage mesdames, messieurs.
Tous pouvaient sentir dès la fin de sa phrase que l'avion avait déjà amorcé sa phase de descente. dans une lente rotation le soleil qui apparaissait maintenant au dessus des Alpes passait de droite à gauche. en levant les yeux vers la carte, le point représentant Schiphol avait été remplaçé par Lyon, qui sans doute pas enregsitré dans l'ordinateur de bord, était représenté par une croix au pied des Alpes.
L'avion se posa dans le gris matin lyonnais. Une ambulance vint se ranger à l'avant de l'appareil. La porte de secours avant droite fut ouverte avec rapidité. Deux infirmiers couverts de vestes blanches et de parka gris, se précipitèrent vers les sièges en question. Ils prirent le premier malade et dans uns eul geste le soulevèrent. Ils l'amenèrent sur le portique devant la porte. Il le posèrent sur une civière, invisible des passagers. Ils reproduisirent la même scène avec l'autre malade. La porte se referma. Tout le mouvement avait àpeine duré plus de trois minutes. C'est ce qu'avait chronométré Monsieur QUIN. Quelques minutes encore et l'annonce était faite que l'avion allait décoller. Monsieur QUIN eut le temps de voir par le hublot l'ambulance qui filait sur l'autoroute au moment où l'avion passait au dessus d'elle. Dees motards escortaient le véhicule. L'avion s'élevait toujours. Il était 8:15.
(Tous droits de reproduction réservés. Copyright en cours d'enregistrement.)

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